Trouver un exemplaire original du livre de l’abbé Boudet, la Vraie langue celtique, est assez rare, mais dénicher un exemplaire dédicacé par le curé de Rennes-les-Bains est véritablement exceptionnel !
La lecture d’un livre consacré à un ancien sénateur de l’Ariège, Jacques Auguste Bordes-Pagès (1815-1897), publié en 1920, m’a permis d’identifier un de ces exemplaires.
A la page 296 de son livre intitulé : Une famille française au XIXe siècle (les Pagès et les Bordes-Pagès), Joseph Ageorges, comparant avec humour le vieil homme à un de ces savants à lunettes, parcheminés et pointus, signale que l’abbé Henri Boudet, qui n’était pas un ignorant, lui a aimablement dédicacé son ouvrage : La vraie langue celtique. Par la suite, signale son biographe, Bordes-Pagès qui se piquait de linguistique, ajouta de sa main un certain nombre de mots à la liste comparative des termes languedociens et de leurs correspondants anglo-saxons dressée par l’abbé Boudet.
Rappelons que Jacques Bordes-Pagès fut médecin à Seix, dans l’Ariège. Par ailleurs, en qualité de médecin-inspecteur à Aulus, son action fut déterminante pour la promotion de cette station thermale.
Après la guerre de 1870, il entra en politique, non pour briguer des postes, mais il lui importait de favoriser l’extension du chemin de fer dans les Pyrénées. Il fut le premier a soulever la question du percement des Pyrénées, en passant par la vallée du Salat. Maire de Seix en 1877, il se présenta au sénatorial en 1885. Il échoue. Mais en 1890, une occasion lui est offerte et devient président de la Commission des chemins de fer, espérant ainsi faire aboutir son projet transpyrénéen. Hélas, son investiture cessa en 1894, où il retrouve son écharpe de maire à Seix, qu’il conserva jusqu’à sa mort, survenue le 19 juillet 1897.