D’entrée, l’auteure se classe parmi les opiniâtres. Son livre serait le résultat de cinq années de recherches – entre 2006 et 2011. Alors que beaucoup d’aficionado ne savent même pas ce qu’ils sont venus chercher dans le Razès, Kris Darkis l’annonce franco. Pour elle, le secret de Rennes serait celui d’une cachette, opérée par les Templiers, contenant “des informations sur l’Arche d’Alliance” !
Ce secret aurait conjointement été l’apanage des Templiers et des Hospitaliers. Par la suite, il serait passé sous la coupe de l’Ordre de Malte, avant que le Vatican ne l’enfouisse sous une chape de plomb.
En dépit de cet embargo, pourtant, le secret surnage, grâce à ce fameux Tarot dit de Marseille. La proximité euphonique de Marseille avec Marceille eut un effet déclencheur.
C’est en faisant des fouilles à l’endroit même où les Templiers aient été assignés, aux portes de Jérusalem, là où se trouvaient autrefois les écuries du palais de Salomon, que ceux-ci mirent au jour sinon l’Arche d’Alliance, du moins de rares documents liés à ce qu’elle contenait. Le tout aurait été ramené en France, après la chute de Saint-Jean-d’Acre, en 1291.
On sait la suite. Le fait que les Templiers du Roussillon aient échappé à la vindicte de Philippe-le-Bel, c’est sur la frontière aragonaise, donc dans les parages de Rennes-le-Château, que fut enfoui ce butin sacré de Palestine !
Dès lors, une suite d’initiés vont s’introniser gardiens du Seuil, dont Nicolas Poussin et l’abbé Antoine Bigou.
Saunière, lui, va se conduire en prédateur. Certes, il fait construire un domaine-carte-au-trésor ; en revanche, il passe au burin la dalle “des Pontils” – c’est en tout cas ce qu’écrit l’auteure.
Il est dommage que dans sa trajectoire, Kris Darquis pêche par une série de poncifs, de ragots qu’elle accrédite et d’approximations. Evidemment, on a droit à Jules Verne initié et au livre de Stüblein, Pierre gravées du Languedoc, dont l’existence n’est pas douteuse.
Parmi ces anomalies reprises sans sourciller, le C de Pénitence qui devient un S sur un ancien cliché sauvegardé. Il est vrai que notre consoeur parle d’une photo tirée des archives de la Société Périllos. Ceci expliquant cela. Quant à la double croix de l’église de Serres, ce n’est certainement pas un modèle unique. Une représentation similaire existe quelque part dans les Ardennes belges.
Kris Darquis & Jacques Lefranc, l’Arc de Roseline. Le secret templier de Rennes-le-Château. La Providence éditeur, 2015.
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