Jusqu’ alors, il n’existait que deux bandes dessinées retraçant l’histoire du Curé Saunière, celle des frères Captier et Michel Marrot, ayant pour titre : Le secret de l’abbé Saunière, ainsi que celle de Mor, intitulée : Le mystère de l’abbé Saunière. L’une, parue en 1985, elle a fait l’objet de quatre rééditions en français et deux en anglais ; l’autre, publiée en 2006.
Voici donc une nouvelle venue, cette BD en 2 tomes, de LoBé, dessinateur, et d’Axel Graisely, auteur du scénario.
Alex Graisely n’est pas un inconnu puisqu’il s’est déjà fait la main sur plusieurs ouvrages ludiques consacrés aux mystères de Rennes, dont un guide pour le visiteur. Nos intervenants ont pris le parti de scinder cette histoire en deux, à chaque fois trente planches.
Je ne dirais rien sur son esthétisme, c’est le travail du dessinateur qui conçoit le chose comme il l’entend. Rien non plus sur les dialogues, ils sont le reflet de l’histoire que nos deux adeptes ont voulu véhiculer. A leur avantage, ils ont bénéficié de la caution diplomatique de l’ami Christian Doumergue, qui dédouanent nos deux compères d’une certaine licence poétique dont ils font preuve dans le cours de leur récit.
Et c’est vrai que si l’on doit admettre qu’Alex Graisely nous offre là une version actualisée de l’affaire de Rennes, il ne parvient pas à se départir de certains “clichés” (l’effacement de l’épitaphe de la marquise ; Bigou détenteur du secret des Hautpoul ; l’hexagramme de la tête de lit du château, etc.)
De même, il devient complaisamment cryptozoologiste de quelques “serpents de mer” : les lettres GRAAL par rapport aux statues de l’église; les ruines figurant sur le bas-relief de MM comparées à celles de Coustaussa; la lunaison de la Station XIV, etc.
En fait, si Axel Graisely tient compte des dernières avancées de cette histoire, il ne parvient pas toujours à distinguer l’affaire Saunière d’avec la problématique d’une autre histoire sous jacente, qui fait intervenir parchemins, dalles et tableaux. Au moins a-t-il laissé entrevoir la réponse Chantérac, quant à l’origine de la fortune du Curé.
La vue finale de visiteurs en conciliabule sur la terrasse de la tour Magdala laisse entrevoir un second volet, mettant en scène cette fois les abbés Gélis et Boudet.
Ce que j’en dis : Bon, à condition de se documenter par ailleurs.