Il y a une douzaine d’années, me trouvant au restaurant de la Bernède, à Rennes-les-Bains, en sympathique compagnie, j’avisais sur une table, près de la cheminée, quelques magazines, dont deux ou trois numéros de la Gazette de Rennes-les-Bains, que je ne connaissais pas. Surprise ! Dans deux d’entre eux, un article de notre ami Gino Sandri, rappelant la haute antiquité des Bains de Rennes et les vertus curatives des sources qui les alimentent. J’ai donc photographié les pages en question. Je les ai retrouvées il y a peu dans un fichier perdu sur un clef USB. Autant en faire profiter l’amateur du genre.
La Gazette de Rennes-les-Bains, n° 3, mai 2009
Les sources thermales
La vertu bienfaisante des eaux thermales de Rennes-les-Bains est connue depuis la plus haute antiquité. Sans remonter jusqu’aux Celtes, les Romains y firent d’importantes constructions dont les vestiges ne sont révélés que partiellement. Ils baptiseront le lieu Acquae Calidœ : les eaux chaudes ! Mais ce n’est qu’au XIXe siècle, dans le cadre de la vogue du thermalisme, que la station connaîtra un succès certain. On y soigne traditionnellement les affections rhumatismales et osseuses.
De nos jours, l’ensemble de l’activité de la station se concentre au sein d’un seul établissement ouvert en 1870 : les Nouveaux Thermes et le pavillon Fleury. L’eau thermale provient d’un forage effectué sur la route de Montferrand. Dans les années soixante, une série de problème amène la désaffection progressive des anciennes infrastructures. Le temps faisant son œuvre, celles-ci risquent de disparaître progressivement comme c’est le cas du Bain Doux, en grande partie détruit. Il faut souligner, à ce sujet, l’heureuse initiative qui consiste à consacrer une partie de la nouvelle salle du patrimoine à une exposition sur le fonctionnement des thermes à la « grande époque ».
Il existe à Rennes-les-Bains cinq sources chaudes dont quatre ont donné naissance à des établissements particuliers. Trois de ces sources, le Bain de la Reine, le Bain Doux et le Bain Fort sont exploitées depuis l’antiquité. Les deux autres, la Source Marie et la Source Gieulle ont été découvertes au XIXème siècle.
Le Bain de la Reine, à l’entrée du village est situé probablement au cœur du complexe construit par les Romains. En 1805, le marquis Paul-Urbain de Fleury entreprit d’importants travaux. Henry de Fleury fit construire le bel Hôtel de la Reine en 1871. La grande galerie des thermes existe toujours. Ses fenêtres sont murées depuis l’inondation de 1992. La source jaillit au fond d’un puits ; sa température est de 42°. La Reine du lieu est oubliée depuis longtemps, maintenant !
Le Bain Doux aussi appelé Bain des Ladres, c’est-à-dire des lépreux est toujours visible peu avant l’entrée du village. Il ne reste que quelques murs de l’établissement thermal détruit lors de l’élargissement de la route. La source jaillit en sous-sol à environ 37°. Elle s’écoule dans la rivière par l’ancien trop-plein. D’importantes variations de débit et de température sont dues aux infiltrations, ce qui l’a empêchée de recevoir l’agrément des autorités sanitaires. Pourtant, elle a donné d’excellents résultats en dermatologie. Aux temps anciens, une communauté de lépreux s’était installée dans la région pour y recevoir les soins nécessaires. Les archéologues ont retrouvé l’un de leurs cimetières… (suite dans la Gazette du mois de juin). Dommage, je n’ai pas eu le numéro suivant…
GINO SANDRI
La Gazette de Rennes-les-Bains, septembre-octobre 2009, n° 6
Rennes-les-Bains et le thermalisme, une longue histoire…
« L’origine de Rennes se perd dans la nuit des temps. Elle remonte au moins à l’époque romaine et peut-être même plus haut » (docteur Paul Courrent). En 1633, Guillaume de Catel, l’historien du Languedoc, mentionne l’importance des vestiges de l’époque gallo-romaine retrouvés sur les lieux. Il donne à cette occasion d’importantes précisions sur le village et l’utilisation des eaux thermales qui remonte à la plus haute antiquité.
En 1709, l’abbé Delmas, desservant de la paroisse des Bains, dresse une énumération des monnaies et poteries découvertes en abondance sur le site dans une étude qu’il intitule : « Antiquités des Bains de Montferrant communément appelés Bains de Rennes ». Il semble certain que l(‘implantation de notre village au creux de la vallée s’ordonne autour des sources minérales et thermales réputées ès l’antiquité pour leurs vertus thérapeutiques. Pour cette raison, la communauté des Bains est appelée successivement Aqua Calidis (1162), en raison de ses eaux chaudes, Bains de Regnes (1406) et Bains de Montferrand (1647) pour devenir au XIXème siècle la commune de Rennes-les-Bains.
Actifs dès l’antiquité, mentionnés par Rabelais (grâce aux eaux, Pantagruel est délivré d’une étrange maladie devant laquelle la médecine était impuissante), les thermes sont utilisés au XVIIIe siècle, puis vont connaître un développement important à partir de 1830 à l’initiative des marquis de Fleury. Cette activité thermale et touristique attire alors une clientèle choisie qui confère au village une aura prestigieuse qui a laissé des traces dans les mémoires.
Au contraire de Rennes-le-Château, l’ancienne place forte dédiée à la guerre, de toute éternité, Rennes-les-Bains soulage les maux, comme l’attestent les statues de Hygie et d’Esculape retrouvées sur le site ; sans oublier une gourde du Vème siècle, avec la croix chrétienne estampée, offerte par l’abbé Boudet, desservant de la paroisse, à un correspondant.
GINO SANDRI
possible d un mail de contact svp?
b17@neuf.fr