Passé à travers les mailles du filet, il semble bien que cet article ait échappé à la sagacité des chercheurs. Il s’agit d’un “papier” paru dans l’hebdomadaire Benjamin, n° 183, du 3 juin 1956.
p. 11, son auteur, Jean Charneve, évoque les fouilles du docteur Malacan (qu’il orthographie Malacamp). Présente vite fait le village de Rennes pour aborder l’hypothèse du trésor de Blanche de Castille.
Il est question d’une dépense d’un million de francs-or “payés comptant'”, pour la construction du domaine, voulue par l’abbé Saunière. Si bien qu’en 1917, à sa mort, c’est la servante, Marie Dénarnaud, instituée sa légataire universelle, qui recueille ce problématique héritage. “Elle sera seule au château (1), souligne Jean Charneve, et pendant trente ans ne descendit même pas une seule fois au bourg voisin de Couiza.” Las !
Lorsqu’elle consentit à céder le domaine à Noël Corbu en 1946 (et non 1947), elle aurait eu cette précision :
“Certes, disait-elle, j’ai bien entendu parler par monsieur l’abbé, des parchemins enfermés dans des rouleaux de bois, mais j’ignore ce qu’ils disaient et où ils sont passés”.
C’est véritablement la légende en marche…
Lorsque la vieille femme décède le 29 janvier 1953, à l’âge de 85 ans, elle emporta le secret dans sa tombe, laissant son bienfaiteur dans l’incertitude.
Au moins, Noël Corbu a mouillé la chemise. Sinon que ses fouilles, à lui, ne lui rapportent guère que de vieilles armes rouillées et un squelette ibérique !
C’est donc sans à-priori qu’il laisse ses clients-fouilleurs manier la pelle et la pioche dans le parc. “Le propriétaire de l’Hôtel de la Tour fournit même les outils à ceux qui n’en ont pas”, souligne notre narrateur.
Consolation, si vous ne trouvez pas le trésor, vous aurez au moins un beau paysage ! Et puis, qui sait, interjette Charneve en conclusion, il faudra bien que quelqu’un découvre un jour ce trésor !”
(1) C’était alors la querelle à propos de cette dénomination entre la tour Magdala (qualifiée de “château”) et le château des Hautpoul. On retrouve cette distorsion dans l’entretien de Noël Corbu que Robert Charroux publia dans Trésors du monde (1962)