Dans les années 1990, Jean Alain Sipra (1934-2016), dont on a le souvenir des recherches au sujet d’un mausolée wisigoth, en contrebas du village de Rennes-le-Château, avait conçu l’hypothèse que, dans ces mêmes parages, gisait la tombe de Constant, le plus jeune fils de l’empereur Constantin 1er (272-337).
On sait que, redoutant d’être assassiné par les sbires de Magnence, un général romain insurgé, le jeune Constant voulut fuir en Espagne. Or, il fut rattrapé alors qu’il approchait du gros bourg d’Elne, au Sud de Perpignan (qui n’avait alors guère plus d’importance qu’une vaste villa gallo-romaine). Les sbires de Magnence le trucidèrent sans état d’âme ! C’était en l’an 350 de notre ère…
Le lieu de sépulture de ce prince est resté ignoré. Pour sa part, Jean Alain Sipra pensait qu’il fallait rechercher cette tombe du côté de l’actuel village de Coustaussa, en vue de Rennes-le-Château. Il appuyait son hypothèse sur l’étymologie de Coustaussa. Plus précisément sur la forme la plus ancienne du toponyme, qui est : Villa que vocatur Constantianium, littéralement : “Villa qui est appelée de Constant.”
Or, il y a un peu moins d’un mois, à l’occasion de travaux d’équipement, rue Mazagran, à Elne, la pelleteuse mit au jour un sarcophage en calcaire, à près de quatre mètres de profondeur. Il était intact et disposait encore de son couvercle en pierre.
Aussi, une prospection de sauvegarde a été diligentée. Il est avéré que ce sarcophage se trouvait dans un environnement funéraire, avec des sépultures en bâtière et des tombes d’enfants en amphore.
Ce serait, positivement, la nécropole d’une église dont les vestiges avaient déjà été identifiés dans les années 1960. Pour l’archéologue Henri Jonca, ce sarcophage, “orienté vers l’Est, comme il était de tradition dans les communautés chrétienne de l’époque, ne peut être que celui d’un personnage important”.