“la Révélation est proche“, telle est l’accroche que l’on peut lire en 4e de couverture de ce livre. Certes, l’auteur s’abrite volontiers derrière l’épithète de roman pour mieux faire passer l’histoire abracadabrantesque qu’il va développer ! En fait, ce n’est qu’un subterfuge puisqu’il admet volontiers que ce récit est une intrigue “à peine romancée, où les lieux sont réels et les références historique significatives”.
Ce qui est exaspérant avec ce genre de livres, c’est que les balivernes les plus notoires font figures d’hypothèses académiques. Ainsi, sous la plume d’Emmanuel de Careil, Rennes-le-Château se trimballe toutes les casseroles de la parahistoire : Le trésor de Salomon, le Graal, les Templiers, les Cathares, etc…
Comment, après cela, un lecteur lambda peut-il avoir un avis éclairé sur les affaires de Rennes ?
Otto Rahn dialoguant avec Marie Dénarnaud n’est pas la moindre des invraisemblances. Nous savons désormais que les Cathares ont trouvé le trésor des Wisigoths ; que l’abbé Saunière a mis au jour dans son église des parchemins templiers et que Marie-Madeleine est venue dans la région avec sa fille (?).
Bien sûr, l’Ordre du Temple Solaire, avec ses adeptes retrouvés suicidés les mains liés dans le dos, est de la partie. Voilà ce qui arrive lorsqu’on se mêle de ce qui ne vous regarde pas !
Cela finit sur fond de paysages tyroliens et bavarois, avec les mines de sel du Altaussee et le Berghof de Berchtesgaden.
Non, vraiment, un auteur averti ne devrait pas dire ça.
Emmanuel de Careil, Le trésor des Cathares. Rennes-le-Château ou Montségur ? Libre 2 Lire, 396 p., 2019.