Fruit de quatre ans de cogitation (précédés de 15 ans d’intérêt pour les mystères de Rennes et du gracieux profil de Marie-Madeleine), le livre de Catherine Pierdat a bien failli ne jamais voir le jour. Soumise aux conditions d’un éditeur qui exigeait une prévente de 300 exemplaires, cette Ile sacrée aurait pu avoir le sort de l’Atlantide. Fort heureusement, son auteure a sonné le ban et l’arrière-ban dans les pages d’un forum intitulé à la manière d’un SOS : “Aidons Catherine a sortir son livre “ !
Au final, l’ouvrage a bien été publié en novembre 2011. Un volume de 348 pages, agrémenté d’illustrations graphiques et iconographiques. Il a même connu un retirage.
Pour donner toutes ses chances d’être lue, Catherine Pierdat démarcha Christian Doumergue, à qui elle sollicita une aimable préface. Il s’ensuit un texte à la phraséologie diplomatique où l’auteur du Secret dévoilé dit du bien d’un ouvrage qui lui est resté aussi hermétique que le pensum de l’abbé Boudet pour la grande majorité des chercheurs castelrennais.
Il est vrai que le livre de Catherine Pierdat ne se lit pas comme un roman de gare.
D’emblée, elle se défend d’avoir écrit un livre de plus sur l’affaire. Faisant fi de toute la littérature déjà à sa disposition (voyez sa bibliographie), elle ne s’est contentée que d’analyser le livre du curé de Rennes-les-Bains, La vraie langue celtique. Le sous-titre de l’ouvrage traduit bien la méthode de travail.
Pour autant différencié qu’il soit, le procédé est bizarre. C’est, ipso-facto, accepter que le livre de l’abbé Boudet soit codé, et que si c’est le cas, il y ait quelque intérêt à en déterminer la trame.
On connaît déjà ce genre d’approche avec les Centuries de Nostradamus. Prophéties, peut-être. Mais pour qui, pour quand, pour quoi ???
Pour le coup, le livre de l’abbé Boudet devient un magasin de curiosités pour Catherine Pierdat. Elle y décèle toutes sortes de symboles, d’images fantasmagoriques. Elle suit les étoiles du regard ou butte sur une définition géo-étymologique.
Se défend-t-elle de l’influence des auteurs qui ont musardé avant elle dans la jungle des indices, qu’elle en reprend tous les tics, les errances et les approximations (Larouanne, Pineau et Lacoste, Bittner, Mouny, Viremouneix, Piedevigne, Treil…)
On n’en finirait pas de signaler toutes les anomalies problématiques que l’auteure relève et décortique en laissant derrière elle plus de points d’interrogation que d’exclamation (pp. 26, 29, 31, 51, 58, 102, 105, 106, 111, 112, 114, 116, etc…)
Sa conclusion est que le secret de Rennes est celui d’un tombeau à découvrir. Elle ne le dit pas, mais sans doute celui d’un roi. Du roi des Rois, probablement…
Dans un de ses chapitres (le VI ème), Catherine Pierdat, mettant en parallèle Fulcanelli et Maurice Leblanc, faisait le vœu que quelqu’un, dans un avenir proche, publie un ouvrage sur le père d’Arsène Lupin, en rapport avec cette affaire. Depuis quelques mois – mai 2018, c’est chose faite ! On dispose désormais de l’ouvrage de Franck Daffos, intitulé : Arsène Lupin, gentleman cambriolé. Avec ce bandeau éditeur : “Arsène Lupin à Rennes-le-Château”.
Catherine Pierdat, l’île sacrée. Décryptage et analyse d’un livre codé : la Vraie langue celtique de H. Boudet, rdm-éditions, 348 p., novembre 2011.