Précédent la sortie du livre de Gérard de Sède, L’or de Rennes, en novembre 1967, plusieurs brochures et opuscules polycopiées furent estampillées du Dépôt Légal et entrèrent ainsi à la Bibliothèque Nationale. Leurs titres nous sont désormais familiers : Dossiers secrets, par Henri Lobineau ; Les descendants mérovingiens ou l’énigme du Razès wisigoth, par Madeleine Blancasall ; Pierres gravées du Languedoc, par Eugène Stüblein ; Un trésor mérovingien à Rennes-le-Château, par Antoine L’Ermite ; Généalogie des rois mérovingiens et origine de diverses familles françaises et étrangères de souche mérovingienne, d’après l’abbé Pichon, le docteur Hervé et les parchemins de l’abbé Saunière, curé de Rennes-le-Château, par Henri Lobineau. Enfin, le Serpent rouge, notes sur Saint-Germain-des-Près et saint-Sulpice de Paris, par Pierre Feugère, Louis Saint-Maxent et Gaston de Koker.
Longtemps restée mystérieuse, cette littérature fut principalement attribuée à Pierre Plantard. Accessoirement à Philippe de Cherisey, bien que nous pensons que tout cela fut réalisé à l’insu de son plein gré. Il en fit d’autres, mais pas ceux-là !
Lorsqu’on les découvre, les sources de cette manne sont étonnantes. Elles procèdent souvent d’éléments disparates mis bout à bout. La colle et les ciseaux ont souvent joués un rôle prépondérant. J’avais déjà signalé en son temps que le long récit d’Antoine L’Ermite est, en fait, un copié-collé d’un chapitre du livre de Robert Charroux, Trésors du monde, édition 1962. A l’exception d’une phrase, en fin de texte, qui a été modifiée. Il y a trente ans encore, j’avais fait observer que les dessins des pierres antiques attribués à Eugène Stüblein, avaient été calqués du livre Julien Sacaze, Inscriptions antiques des Pyrénées, paru en 1892. Dessins et légendes identiques !
Notons encore que le “tableau dynastique” qui figure à la suite des stances du Serpent rouge est tout simple photocopié du Que Sais-je ? de Gabriel Fournier consacré aux Mérovingiens, que l’on retrouve en pages 16 et 17. Il en est de même des deux cartes de la Gaule, qui proviennent de ce même petit ouvrage, aux pages 4 et 61.
Cette identification n’est ni exclusive ni de mon cru, mais il n’est pas superflu de la remettre en mémoire.