Depuis le fameux livre d’Eric Muraise * , Saint-Rémy-de-Provence et les secrets de Nostradamus, paru en 1969, dans la collection “Les Lieux et les Dieux”, que dirigeait alors Gérard de Sède, pour le compte des éditions Julliard, on n’en finit pas d’épiloguer sur le secret de quelques trésors enfouis dont l’astrophile provençal aurait eu connaissance. Depuis la Chaîne de Guien jusqu’aux lettres DM, autant de pistes qui mèneraient le lecteur vers un antique trésor, d’une opulence insoupçonnée, mais qui ne serait révélé que grâce (ou à cause) d’un séisme majeur.
Mais, Nostradamus est compatissant : il informe son principal découvreur qu’il en aura l’œil crevé de ressort !
Parmi ses avatars, Michel Azens vient de dénicher chez un bouquiniste, l’opuscule d’un danois, Poul Bjørndahl Veggerby, qui croit, lui, que ces illustres “ruines romaines”, dont parle Nostradamus, se trouvent à … Martres-Tolosane, à une soixantaine de kilomètres de la capitale occitane. Il s’agirait, en fait, de la Villa Chiragan, dont on a trouvé les premiers vestiges au XVIIe siècle, mais qui a livré par la suite une étonnante collection de bustes en marbre, dont beaucoup sont exposés dans une salle prévue à cet effet au Musée Saint-Raymond, à Toulouse.
Avec beaucoup de bonne volonté, mais sans en être payé de retour, notre scandinave s’est persuadé, tout au long de sa brochure intitulé : Nostradamus et Les Ruines Gallo Romaines à Martres-Tolosane (édité en 1976), tenir le fil d’Ariane de cette énigme nostradamique.
On sait que le nom de Razès, répété dans plusieurs quatrains, a fait vibrer plus d’un chercheur concerné par les mystères de Rennes-le-Château. Aucune ironie dans cette petite observation, tant je fais mienne cette recommandation de Boileau, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage/ Polissez-le sans cesse, et le repolissez/ Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
* Pseudonyme du colonel Maurice Suire (Eric Muraise étant l’anagramme de son nom).