Exclusif : l’anaphore de Daffos 1er

                                           D. Héricart de Thury       Ph. Duquesnois  F. Daffos     J.M. Pous     A. Goudonnet

Moi, Daffos 1er, mes hypothèses d’un jour deviennent des certitudes pour toujours.
Moi, Daffos  1er, mon crédo, c’est de diviser pour mieux régner.
Moi, Daffos  1er, mon théorème, c’est d’être retord pour impressionner mes interlocuteurs.
Moi, Daffos  1er, c’est de m’entendre dire, après un an de farniente, « Alors quand te mets-tu au travail ? »
Moi, Daffos  1er,  c’est de m’approprier les travaux des autres et de les rééditer sans cesse pour mon propre bénéfice.
Moi, Daffos  1er,  c’est de porter plainte contre un fils qui demande des explications pour les ennuis occasionnés à son père.
Moi, Daffos  1er, c’est de répéter des mensonges, jusqu’à faire croire qu’il s’agit de vérités.
Moi, Daffos  1er, c’est d’insulter un ami qui m’a aidé lors d’un creux professionnel et ensuite lui attribuer les plus mauvaises pensées.
Moi, Daffos  1er, c’est de faire croire que j’ai une revanche à prendre et  faire payer ma mauvaise foi aux autres.
Moi Daffos 1er, c’est m’enorgueillir de piocher à mauvaise source et ensuite nier en avoir connaissance.
Moi Daffos 1er, c’est de considérer comme mes ennemis les amis de mes ennemis.
Moi, Daffos  1er, c’est d’attribuer à autrui mes propres turpitudes.
Moi, Daffos  1er,  c’est de vouloir faire l’enquête d’un commandant de gendarmerie qui vient m’interroger pour un drame qui s’est déroulé près de chez moi.
Moi, Daffos  1er,  c’est de porter le discrédit sur un ami qui a aidé quelqu’un de ma famille en lui a offrant une situation qui la sauvait de la précarité.
Moi, Daffos  1er,  j’ai un don particulier pour les millefeuilles argumentatifs, cela devient ensuite des faits définitifs.
Moi Daffos 1er, c’est de dire que les gens sont méchants et qu’ils me persécutent afin que mieux je me victimise.
Moi, Daffos  1er, j’exècre ceux qui ne pensent pas comme moi, qui ne me flattent pas ; ceux-là,  ils sont assurés de mon mépris.
Moi, Daffos  1er,  si je ne comprends pas quelque chose ou que je l’ignore, je le nie de crainte de montrer que je ne sais pas grand chose.
Moi, Daffos  1er, j’instrumentalise l’amitié, la malaxe, j’en fais ma chose pour ensuite distribuer les bons points ou les cartons rouges.
Moi, Daffos 1er, mes amis d’hier sont rarement mes amis d’aujourd’hui ; mes amis actuels ne se seront plus mes amis de demain.
Moi, Daffos  1er, ma morale… c’est de ne pas en avoir.