C’est un gimmick que nous ressortent régulièrement les auteurs en mal d’ésotérisme. Comment expliquer qu’un graveur, en plein milieu de son travail, inscrive un N à l’envers au milieu d’un texte où toutes les autres lettres sont à l’endroit ? Qu’un peintre, représentant le Christ sur la Croix, ait l’idée saugrenue de placer à l’envers le N des initiales I.N.R.I. (Iesus Nazarenus Rex Iudaerum). Inutile de dire que tous les calvaires des environs de Rennes-le-Château ont été observés à la loupe et ceux comportant cette incongruité, considérées comme autant de jalons sur le chemin de la découverte
En fait, les raisons de ces N inversés sont simples. Elles procédent de la linguistique et du symbolisme. Pour faire simple, le N inversé est une représentation simplifiée d’un idéogramme araméen. Il constitue la 14e lettre de l’alphabet hébraïque, qui se dit “noun” et s’applique au poisson ou au serpent. Dans le langage, Noun est la réversibilité, l’émergence. Symboliquement, le Noun évoque ce qui est caché ou englouti dans les profondeurs. Il a aussi une connotation intime pour la femme, qui cherche à se préserver des regards indiscrets. Dans la Kabbale hébraïque, sa valeur numérique est de 50. Ce chiffre évoque les 50 portes de l’intelligence et, à ce titre, représente l’homme complet. Enfin, le Noun est l’image de l’accomplisement et du renouveau.
Pour le Chrétien, le N inversé est donc le symbole du Christ fait homme et par lequel on obtient son Salut. Il figure le poisson, qui est le signe de reconnaissance des premiers Chrétiens. C’est une lettre de fécondité et de prolifération. En un mot, c’est l’expression de l’Espoir accordé aux genre humain.