Sur un site Web consacré au thermalisme dans la Haute Vallée de l’Aude, il est rappelé les noms que quelques hôtes illustres du passé qui prirent les eaux à Rennes-les-Bains. Parmi eux, le Père Henri Lacordaire (1802-1861), frère prêcheur, à l’origine du renouveau de l’ordre dominicain.
Il militait volontiers pour que l’Eglise fasse sienne des libertés acquises par la Société civile. Particulièrement, il réclamait pour les ordres religieux le droit civil d’association. En 1848, à peine porté à la députation par un électorat de Marseille, il en démissionne très rapidement pour se consacrer à l’éducation de la jeunesse. C’est à Sorèze (Tarn) , en l’abbaye-école, ex Royale, qu’il laissera le plus indéfectible souvenir. C’est à Sorèze également qu’il décèdera un 21 novembre. , non sans avoir été admis à l’Académie Française quelques mois plus tôt, succédant à Alexis de Tocqueville.
Lacordaire aimait se définir à la fois comme un libéral impénitent et un religieux pénitent.
Son séjour à Rennes-les-Bains remonte à l’été 1860, il n’y resta que trois semaines. Ses amis l’avaient presque contraint à cette retraite de convalescence, tant les forces de ce religieux surmené déclinaient. On a une lettre de lui, qu’il adresse de Rennes-les-Bains à sa cousine, une certaine Madame Eugénie Calaret, et qui est datée du 6 juin 1860 (1). Pour le désennuyer de ce séjour qui lui pèse, il est bientôt rejoint par l’abbé Henri Perreyve.
Au bout de vingt jours donc, le Père Lacordaire s’échappa de ce désert pour en rejoindre un autre, mais qu’il affectionnait : Sorèze !
En revoyant les cimes de sa chère Montagne-Noire, il s’exclama : “Ah ! Que j’aime à respirer l’air de Sorèze !” (2) Rappelons qu’à l’époque du séjour de l’éminent prédicateur, les thermes de Rennes appartenaient encore à la famille Hautpoul-Fleury.
(1) Villard (Henri) – Correspondance inédite du P. Lacordaire, lettres à sa famille et à ses amis, 1876, pp. 395-396.
(2) Un religieux – Les derniers moments du R.P. H.D. Lacordaire, 1861, p. 9.