Situé dans sa cuvette rocheuse, l’ancien monastère de Saint-Martin-Lys n’est plus que l’ombre de lui-même. Thébaïde de l’an Mille, son église fut consacrée en 1045 en présence de l’évêque Guifred de Carcassonne, assisté des seigneurs de la région et de prélats de Toulouse, Elne, Urgel, Béziers, ainsi que de l’archidiacre de Saint-Pons.
Cette communauté d’hommes, – restée somme toute modeste – n’en perdura pas moins jusqu’aux prémices des guerres de Religion. Elle fut plongée dans le sang lorsque, dans la nuit du 15 au 16 août août 1573, des Calvinistes passèrent la rivière, forcèrent les clôtures et se jetèrent sur les moines endormis. Du côté du village de Pierre-Lys, à distance d’environ deux cents mètres, rien ne put être tenté pour intervenir. En toute impunité, les assaillants passèrent les moines au fil de l’épée et dévalisèrent le tabernacle. De même, main basse fut faite sur la vaisselle en étain et le petit pécule de la communauté.
Par la suite, la population locale, traumatisée, abandonna à jamais cet endroit de tragédie. Parfois même, raconte-t-on, certaines nuits, à date anniversaire du drame et le nuit du 1er au 2 novembre de chaque année, on perçoit du village les plaintes des moines qui s’élèvent le long des parois des falaises alentours. Quelquefois, il s’agit du tintement de cloches.
Dans les années 1920 ou 1930, l’ingénieur Ernest Cros, de Ginoles (celui-là même qui connut l’abbé Saunière), intrigué par l’insistance de témoignages souvent circonstanciels , vint lui-même s’en rendre compte. Aux nuits convenues, il fit nocturne, à plusieurs reprises, sur les lieux mêmes du monastère. Au final, il attribua ces manifestations à des phénomènes acoustiques, causés par le déplacement des couches d’air quelques heures avant le lever du jour. Les couches d’air chaud montantes et les couches d’air froid descendantes provoquant des sifflements dans les failles et les cheminées des parois. Le phénomène étant plus ou moins intense suivant la différence de degré entre les couches d’air supérieures et inférieures.
En bon scientifique, Ernest Cros avait également observé que le phénomène était identifiable hors les dates prévues.
De l’ancien monastère, il n’en subsiste plus qu’un amas de pierres. Les ruines se sont effondrées sur elles-même. On sait que beaucoup de pierres ont été récupérées, en différentes occasions, pour la construction de la route nationale, des murs de soutènement dans le village et même pour renforcer le remblai de la voie ferrée construite à distance à la fin du XIXe siècle.
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