Dans un pittoresque article sur l’épidémie de choléra qui toucha la France en 1884, Marcel Andrieu, dans son blog Musique et Patrimoine de Carcassonne , fait cas des dispositions qui furent prises à Carcassonne pour endiguer cette pandémie. Or, c’est au maire de l’époque que revint le choix des décisions. Maire et médecin à la fois, cet édile n’était autre que le docteur Abel Petit. Elu en mai 1884, il eut à faire face à ce fléau à peine un mois plus tard.
On rappellera que le Dr Petit fut aussi trésorier de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude (SESA). C’est lui qui organisa la fameuse excursion à Rennes-le-Château en juin 1905, qui donna lieu à la publication du relevé épigraphique de l’épitaphe de la marquise d’Hautpoul-Blanchefort, dont la pierre tombale gisait, brisée en deux, dans un coin du cimetière.
Mal comprises, les mesures sanitaires imposées par le docteur Petit à la population de Carcassonne furent considérées comme des entraves au commerce et à la libre circulation. Un Conseil municipal particulièrement houleux en mai 1885 eut raison de sa détermination. Il présenta sa démission un mois plus tard.
Notons que la pandémie de choléra de 1884 causa la mort de 576 personnes dans l’Aude, dont 162 à Carcassonne.
Le Docteur Abel Petit serait à l’origine du déplacement de la pierre tombale de la marquise d’hautpoul-Blanchefort. Il envisageait alors la création d’un musée à Carcassonne, réunissant des curiosités archéologiques et naturelles du département. Il entendait faire concurrence au Musée lapidaire de la Cité qui était alors en désuétude.
Las ! Le samedi 19 août 1905, le Dr Petit, en villégiature à Luchon, eut un accident d’automobile, alors qu’il était assis côté passager. Dans un virage, la portière s’ouvrit et il tomba dans le vide. Transporté à Luchon, il mourut quelques heures plus tard. Il avait cinquante-six ans.
Pour plus de détails, voir le livre de Michel Azens, Rennes-le-Château/Rennes-les-Bains, voyage au centre de l’affaire (Pégase éd., 2014); particulièrement, notre article : “Réflexion à propos d’une pierre tombale”, pp. 133-148. Ce qu’elle serait devenue…