Rennes-le-Château s’est, évidemment la singulière épopée de l’abbé Saunière. L’antériorité des lieux n’est plus à prouver. Habitat de la Préhistoire, le site fut aussi bien foulé par les Ibères, les Celtes et les Romains. Dans son église même, l’abbé Saunière retrouva d’authentiques témoins du passé mouvementé de cette ancienne cité dont dépendait toute une région, qualifiée de Pagus Redensis, du nom primitif de ses origines, Rhedae.
Rien d’étonnant, dans ces conditions, que le sol de Rennes ait livré d’innombrables traces du passé. Des bijoux de l’Age de Bronze, aux ruines d’un antique mausolée, sinon les vestiges à peine perceptibles d’un village, qui aurait subsisté jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Cette carte fut adressée, en 1904, à Antoine Fages par Elie Tisseyre, tous deux appartenant
à la S.E.S.A.. Elle rend compte des premières fouilles faites à la suite de la découverte
d’une sépulture, du Paléolithique supérieur, contenant des débris de poteries funéraires.
(Ref.Terre de Rhedae, n° 15, février 2003, p. 18.)
Rennes-le-Château, station préhistorique — A plusieurs occasions, les abords même du village ont livré des cachettes de la période générique de la préhistoire. En 1872, un habitué du site de Rennes fit des fouilles en contrebas de l’assise d’un rocher de soutien, au lieu-dit la Capello. En connaissance de cause, il découvrit plusieurs sépultures pouvant être datées du Solutréen et du Robenhausien, sépultures contenant des débris de poteries funéraires. Il découvrit en même temps une pièce qui lui « parut énigmatique ». C’était un support sur lequel était gravé un personnage où les pieds et la tête étaient isolés du corps par deux traits horizontaux. Cette trouvaille fut identifiée par la suite comme constituant « un talisman shamanique ». En 1904, c’est un habitant même de Rennes qui trouva un ossuaire au pied « des anciens remparts de la forteresse ». L’hypothèse fut émise qu’à l’époque préhistorique « ce lieu devait être un abri sous roche ayant servi d’habitation, puis de sépulture ». A la faveur d’un de leurs passages, des membres de la société d’études scientifiques de l’Aude examinèrent ce site. L’un d’eux, muni d’une pioche, chercha, en creusant, à se rendre compte de l’épaisseur de la couche d’ossements accumulés. Mais les tibias succédaient aux tibias, et les crânes voisinaient avec un nombre incalculable de fémurs. Au milieu de ces macabres vestiges, une belle pointe de lance en silex se fit jour. Elle s’avéra être un « silex taillé de la période Robenhausienne », un travail parfait du genre.
A Rennes encore, et toujours le long de la ceinture rocheuse qui constitue l’assise du village, ou à distance raisonnable, on déterra, vers 1945, au lieu-dit Capia un précieux dépôt de scories en bronze ; au lieu-dit Patiacès, on mit au jour des tessons de poterie du premier âge de bronze.
C’est au juge honoraire Maurice Certain, de la juridiction de Carcassonne, grand amateur d’antiquités, que l’on doit encore, sur le site de Rennes, en 1950, « au milieu de substructions d’édifices », la découverte de poteries de la Graufresenque.
A noter encore la trouvaille d’une boucle « de l’époque barbare », en 1905, recueillie au tènement Das Rodés. Nul doute qu’en prospectant avec patience et assiduité le pourtour du village de Rennes, le long de la ceinture calcaire qui environne le site de Rennes, les découvertes du même genre pourraient être multipliées.
Références : Tisseyre (Elle) « Excursion du 25 juin 1905 à Rennes-le-Château », in « Bulletin de la société d’études scientifiques de l’Aude », t. XVII, 1906 ; « Mémoire de la société des arts et sciences de Carcassonne », 1931-1936 (1937), t. IV, séance du 8 novembre 1931 ; Certain (Maurice), « Monnaies et bagues trouvées à Rennes-le-Château », in « Bulletin de la Bulletin de la société d’études scientifiques de l’Aude »., t. LV, 1955.
Le squelette ibérique — En septembre 1956, alors que l’on pratiquait une tranchée dans la rue montante en direction de la tour Magdala, pour la pose d’une canalisation d’eau, les ouvriers mirent au jour un squelette très ancien. Sur son côté droit, entre la tête et l’épaule, on recueillit une poterie. Cette découverte fut réalisée, près d’un puits comblé à ras de terre, devant la porte principale de la villa Béthanie.
Noël Corbu, alors récent propriétaire des lieux, dégagea avec les précautions d’usage ce squelette qui s’avéra être celui d’un homme très grand. Du crâne aux pieds, il mesurait 1,95 m. Examiné par René Nelli, dont les travaux sur la religion cathare faisaient déjà référence, mais qui était pour le moment conservateur du musée de Carcassonne, celui-ci en arriva à la conclusion que ce squelette était celui d’un homme qui avait vécu aux alentours de l’an 700 avant Jésus-Christ, par conséquent à l’époque ibérique. Une pièce de monnaie (?) trouvée dans les parages aurait encore confirmé cette estimation. Par la suite, Noël Corbu exposa ce squelette comme un trophée. Il le disposa dans un bac à sable sur le belvédère. Malheureusement, il disparut en 1965, lorsque Corbu céda le domaine à son successeur.
Références: « La Dépêche du Midi » du 30 octobre 1956; Fourié (Jean) « Rennes-le-Château. L’Histoire antérieure à 1789 », 1984.
Trouvailles numismatiques — D’une ancienneté incontestable, même s’il n’est pas facile de le dater précisément, le site de Rennes-le-Château, au fil des siècles, a toujours livré des vestiges de son antiquité. D’une façon peut-être ostentatoire, le chanoine Sabarthès y voyait un « ancien oppidum gallo-romain ». Il est vrai que les traces d’une voie romaine y furent effectivement repérées. Ainsi sur l’ancien chemin de Coustaussa à Rennes, on découvrit au début de ce siècle une partie d’anse cannelée provenant d’une amphore gallo-romaine, ainsi que des urnes de la même époque et de toutes formes. A l’est de Rennes, également, des poteries sigillées, des bronzes romains et des boucles. Enfin, au lieu-dit Roco Verdo, des tessons de poteries ont révélé la présence d’une «petite station thermale ». Bien sûr, les trouvailles de monnaies ne sont pas rares sur le plateau. Outre divers bronzes romains trouvés par Maurice Certain, juge honoraire carcassonnais. dans les années 50, l’érudit archiviste Fonds-Lamothe ne fait pas mystère de ses trouvailles du côté de Rennes. En particulier, « des médailles romaines » trouvées « parmi des restes d’édifices antiques », là où s’élevait jadis un bastion, dit Château Valens, à l’Est du village.
Il n’en est pas de même, en revanche, d’une trouvaille signalée près du hameau des Soubirous, au sud-ouest de Rennes. Tout ce que l’on sait, c’est que les monnaies étaient en or. Totale opacité, également, à propos d’une autre trouvaille indiquée comme ayant été faite « au-dessus de Rennes-le-Château », ces deux découvertes ayant eu lieu dans les années 70. Peut-être en saura-t-on un jour un peu plus sur une autre trouvaille réalisée dans les parages du Bézu, au sud de Rennes. Procédant à la démolition d’un mur un sieur François Pibouleau trouva un petit pécule caché entre les pierres. Il fit don des pièces recueillies à Mme Bourrel alors maire du petit village de Saint-Just-et-le-Bézu.
Il est à remarquer que les découvertes de monnaies se font toujours plus précises autant que l’on se rapproche de l’ancienne voie romaine. On ne compte plus les pièces romaines, arabes ou espagnoles récoltées le long du tracé descendant vers la vallée du Roussillon, l’épicentre des trouvailles semblant se situer dans les parages de Saint-Louis-et-Parahou
C’est dans ce secteur, d’ailleurs, que se produisit une trouvaille mémorable, voici cent quarante ans. On en aurait perdu le souvenir si une descendante de l’heureux inventeur n’avait pas montré à M. l’abbé Maurice Mazières des monnaies pieusement conservées dans la famille. Celui-ci en fit état par la suite dans ses travaux d’érudition. C’est donc durant l’hiver 1860, en décembre, que M. Rougé, de la ferme des Tipliès, près du Bézu, se mit en quête de ramilles pour nourrir ses chèvres et ses brebis. Avec sa serpe et une brouette, il se dirigea vers Bugarach, distant d’une douzaine de km. Mais, à mi-chemin, au lieu-dit Charbonnières, il trouva ce qu’il cherchait. Son travail achevé, il s’apprêtait à partir, lorsque son regard fut attiré par un bloc, arrondi, d’un noir brillant, au milieu de gros rochers. Étonné, il s’en saisit et le gratta avec son canif. Il se trouva confronté avec une matière visqueuse semblable à du goudron frais. Sous un centimètre de cette substance apparurent, à la grande surprise du paysan, des pièces d’or comme soudées ensemble.
Ce n’est que de retour chez lui qu’il put évaluer son trésor. Quelque temps plus tard, avec le concours du curé de Saint-Just-et-le-Bézu, il parvint à monnayer la plupart des pièces chez un orfèvre de Perpignan. Quelques-unes furent cédées à des gens des villages environnants. Des familles de Granes en posséderaient encore. Avec le produit de la vente de ce trésor, notre homme put acheter une ferme et la peupler de plus de 300 bêtes.
Grâce aux révélations de la confidente de l’abbé Mazières, on sut que la trouvaille du vieux Rougé se présentait sous la forme d’un amalgame de pièces d’or atteignant les 50 kg. La rumeur voulut qu’il s’agisse de pièces arabes. En réalité, on était en présence de morabotins, monnaies imitées des maravédis d’Espagne (au temps de l’occupation des Maures), qui eurent cours pendant le règne des rois de Majorque, à Perpignan, du XP au XIIIe siècle. Comment un tel trésor avait-il pu se perdre en terre ? Pour répondre à cette question, l’abbé Mazières épilogua sur les zones d’ombre qui entourent le séjour de certains Templiers de Perpignan au château du Bézu, quelques années avant que l’Ordre ne soit frappé d’extinction.
Références: Mazières (abbé Maurice René) « La venue et le séjour des Templiers en Roussillon à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle dans la vallée du Bézu (Aude) », in « Mémoires de la société des arts et sciences de Carcassonne », 1957-1959, t. II; Sabarthès (abbé) « Dictionnaire topographique du département de l’Aude, comprenant les noms de lieux anciens et modernes », 1912 ; Certain (Maurice) « Monnaies et bagues trouvées à Rennes-le-Château », in « Bulletin de la S.E.S.A. », 1955, t. LV, p. LIX ; Fonds-Lamothe (L.-H.) « Notices historiques sur la ville de Limoux », 1838.
Le village rasé de Jaffus — La ferme de Jaffus est à peu près située à égale distance de Rennes-le-Château et de Rennes-les-Bains. En 1959, son propriétaire, procédant à des labours plus profonds que d’habitude, derrière sa ferme, mit au jour des fondations de constructions qui s’avérèrent constituer une série de murs parallèles. Ce n’était pas la première fois que les terres entourant Jaffus livraient des restes de constructions. Il y a un demi-siècle encore, elles voisinaient avec une ruine informe, mais de belles proportions, que l’on regardait comme celle d’une vieille église. C’est ainsi qu’en 1891, lorsqu’un incendie ravagea les bâtiments principaux, on prit les pierres de la ruine pour reconstruire ce qui avait été sinistré.
Depuis ce temps, on peut voir, sur la façade de la métairie, parmi les pierres de rajout, un linteau portant des inscriptions et la date de 1722. Il est à penser que la ferme de Jaffus constitue le dernier jalon d’un village qui subsista, croit-on, jusqu’à la fin du XVIII siècle. Seule son église lui survécut un siècle de plus. Sa position à l’entrée de l’ancien chemin qui conduisait à Rennes, en venant du Sud, a fait supposer que ce village fut saccagé en 1362 par les Routiers aragonais et catalans d’Henry de Transtamarre. qui projetaient de s’emparer de l’antique capitale du Razès. Ce n’est peut-être pas sans conséquence si l’on a retrouvé, en 1972, à 1 km de là, au Sud. au lieu-dit le Pas du Loup, des ossements humains disposés en ordre. Enfouis sous peu de terre, les squelettes étaient devenus très friables, cela étant dû à la composition du terrain. Ce « charnier » ne serait-il pas en rapport avec un fait que signalait déjà au siècle dernier un auteur local, Louis Fédié. Celui-ci racontait, à propos des événements du printemps 1362 que, voulant s’opposer à ces brigands, Pierre III de Voisins, seigneur du pays, tenta de leur barrer le passage. Malheureusement, ce courageux chevalier fut battu et contraint de se réfugier derrière les murs de la citadelle de Rennes. Les morts du Pas du Loup sont-ils issus de cette journée. C’est tout à fait possible.
L’hypothèse a également été émise que ces mêmes corps auraient été ceux de combattants tombés en 1211, lors de la guerre contre les Albigeois. On sait, en effet, qu’un détachement de Simon de Montfort s’empara de la vieille capitale déchue de Rennes, au lendemain de la prise du château de Coustaussa, petite place située de l’autre côté de la vallée, en vis-à-vis.
C’est encore Fédié qui nous raconte comment Guillaume d’Assalit, gouverneur de Rhedœ, et Pierre de Villars, seigneur paria de Coustaussa, réunirent leurs forces pour tenter d’arrêter la marche des Croisés sous les murs de l’antique forteresse. Mais leur héroïque résistance fut réduite à néant. Ils furent vaincus et leur corps décimé. Où ce combat s’était-il produit ? La découverte du Pas du Loup semblait résoudre la question. Mais l’éventualité « 1362 » semble plus acceptable. En 1909, en traçant la nouvelle route de Rennes à Couiza, village distant de 3 km, on mit au jour une fosse macabre. Les squelettes étaient couchés et superposés sur six et huit couches orientées est-ouest. Etait-on en présence de la tombe des valeureux soldats morts pour la cause du Languedoc cathare ? On le crut un moment, puis on abandonna cette idée. Il fut trouvé, en effet, parmi les ossements, « deux boucles d’oreilles en bronze ».
Sans doute, ce charnier fut-il creusé au lendemain d’un combat. Mais lequel ? On préféra y voir, prudemment, « une sépulture datant des guerres anciennes ».
Références : Gibert (Urbain) « Prospection dans le Limouxin », in « Bulletin de la S.E.S.A.», t. LXXII, 1972; Fédié (Louis) « Le comté de Razès et le diocèse d’Alet», 1880.
Le monastère de Rennes — Dans son évocation des sombres évènements de 1362, qui préludèrent à la prise de Rennes par les Routiers d’Henry de Transtamarre, Fédié signale encore, en passant, le saccage d’un grand couvent qui se trouvait « aux abords et presque à l’entrée de la ville, du côté du Levant ». C’était précisément au lieu-dit la Fount de l’Aousi, au sud et à quelques centaines de mètres des abords du village, en déclivité de l’actuelle D 52. « Les ruines de ce couvent existaient encore à la fin du siècle dernier », ajoute-t-il.
On pourrait croire, à propos de ce couvent disparu, à une de ces fantaisies romantiques dont les auteurs du siècle dernier aimaient à entretenir le mythe.
Mais non, il a bel et bien existé ! Il y a une dizaine d’années, une universitaire de Toulouse, Mme Gibrac-Lescure, en a même reconnu des vestiges : des « substructions maçonnées » indiquant la présence en cet endroit « d’une ancienne bâtisse ».
« Ce lieu, situé au Sud-Est du plateau, explique-t-elle encore, se présente comme un tertre relativement important (environ 70 m de longueur), entouré d’un chemin et soutenu par un mur de pierres sèches. A l’ouest, une fontaine actuellement détruite, était aménagée avec des pierres grossières ». « Sur le rebord ouest de ce tertre, des fouilles ont révélé la présence de substructions, allongées du sud au nord, faites de pierres éclatées et assises à plat à l’aide d’un mortier rougeâtre. Un mur est accolé perpendiculairement. » Une rumeur veut que les moines de ce monastère aient enfoui « un petit trésor » à l’approche des Routiers de Transtamarre. Mais, voyez que les rumeurs à Rennes-le-Château, c’est… monnaie courante.
Références : Fédié (Louis), op. cité; Gibrac-Lescure (Brigitte) « Recherches archéologiques à Rennes-le-Château (Aude) du VIIIe au XVI’ siècle », mémoire de maîtrise, Toulouse, 1978.
Le Casteillas — Du belvédère de Rennes-le-Château, légèrement sur la droite, on aperçoit le sommet calcaire de la cote 502, qui forme un plateau de peu d’étendue. Il est désigné sous le nom de Casteillas. Son nom seul voudrait dire qu’il fut par le passé le support d’un château ou pour le moins d’un fortin. On a pensé qu’il pourrait s’agir d’un avant-poste destiné à prévenir toute attaque venant du sud. Mais en dépit des chercheurs qui se sont succédés sur le site, pour en retrouver les traces, il faut bien admettre qu’aucun n’a obtenu de résultat concret. Il est possible, cependant, que la construction du Casteillas n’était qu’un fortin de bois rehaussé de pierres. Ce qui expliquerait l’absence de vestiges. Mais à Rennes, on n’a pas l’habitude de se contenter de l’évidence. Il y a toujours quelqu’un pour aller plus loin. C’est ce qui advint en août 1980, lorsque Patrick Potpovitny, un parachutiste dont le régiment était basé à Carcassonne, gravit les pentes du Casteillas avec deux compagnons. Justement ce jour-là, un bulldozer venait de niveler la surface du sol (le propriétaire du Casteillas envisageait d’y faire construire). Scrutant les ornières laissées dans la glaise, notre promeneur aperçut alors une pierre de taille à demi enfoncée dans la boue. L’idée lui traversa l’esprit que c’était peut-être un moellon provenant d’un édifice disparu. Il revint par la suite plusieurs fois sur les lieux pour y faire des fouilles. C’est ainsi qu’il exhuma progressivement plusieurs autres pierres du même genre, mais aussi des tronçons de colonnes cylindriques et un linteau de porte, fragmenté, sur l’une des pierres duquel on pouvait lire : Vidala 1870. Contemplant ses trouvailles, notre parachutiste fut bien près de croire qu’il avait mis au jour les derniers vestiges d’un temple. Mais cette date de 1870 sapait sa belle théorie.
Finalement, mis au courant de ces recherches clandestines, le propriétaire lieux protesta auprès de l’intéressé ; cette incursion, relayée par la presse locale, avait attiré depuis sur l’endroit un certain nombre de chercheurs peu scrupuleux.
D’ où venaient ces pierres trouvées sur le Casteillas ? Découverte prometteuse ou canular ? L’énigme ne fut jamais résolue.
Références : Durand (J.-F.) « Quelques excursions dans les Corbières : Excursion au Casteillas », in « Bulletin de la S.E.S.A », t. XXVIII, 1923; Tisseyre (Elie) op. cité ; « Midi-Libre » du 28 août 1980; « l’Indépendant » du 12 septembre 1980.
Un mausolée Constantinien — Se ralliant à la théorie de Louis Fédié qui veut que l’ancienne ville de Rhedae, dès l’époque des Wisigoths jusqu’au règne de Charlemagne, ait été située non sur le plateau même qu’occupé l’actuel village de Rennes, mais dans la plaine Sud. Jean Alain Sipra, ingénieur militaire en retraite, a développé dans une étude documentée ses arguments quant au tracé de l’antique agglomération. Examinant une carte aérienne et s’attachant au périmètre circonscrit qui l’intéresse, il en vint à distinguer au sol l’empreinte de plusieurs édifices, dont l’un de proportions avantageuses. A l’échelle, cela correspondrait à une structure longue de 95 m sur 60 de large. Vue sa forme, elle ne serait pas sans rappeler le plan dodécagonal du tombeau de Théodoric le Grand, qui est à Ravenne, et qui est un monument de plan central circulaire, comme on en concevait au IVe siècle, sous l’ère de l’empereur Constantin. Que serait donc ce mausolée ? En l’honneur de quel roi « goth » aurait-il été élevé? Autant de questions qui n’ont pour le moment pas reçu de réponses. Des recherches sporadiques sur l’endroit aurait déjà permis de retrouver des alignements de pierres bien réguliers.
Localisation du site : au sud de Rennes, en bordure du plateau, non loin d’un moulin en ruines (dit de « l’Américaine ») qui surplombe le ruisseau des Couleurs.
Références : Sipra (Jean Alain) « La cité du Chariot, Rennes-le-Château », 1986; « L’Indépendant » du 3 novembre 1986.