La désertification des campagnes n’est pas un phénomène récent. De tous temps, des hameaux, mais aussi des villages ont été abandonnés. Bien sûr, les causes sont diverses : les guerres, les épidémies, l’assèchement des points d’eau, la chute des rendements agricoles, le renoncement d’une vie trop rude… Il est toutefois fréquent qu’un village délaissé soit reconstruit un peu plus loin. Souvent, dans ces conditions, on a utilisé les matériaux qui étaient déjà sur place.
Si la mémoire de l’homme a parfois oublié jusqu’à l’existence de ces villages disparues, leur nom apparaît parfois sur d’anciennes cartes ou des actes vieux de plusieurs siècles. Mais le plus souvent, on les retrouve dans les toponymes du paysage.
Grâce à quelques notes de lecture, j’ai pu ainsi énumérer une dizaine de sites où subsistent encore des reliefs de soubassements ou des ruines encore reconnaissables.
■ RENNES-LES-BAINS. Blanchefort. Situé sur le versant Nord de la montagne de Blanchefort. Sans doute s’est-il agi tout au plus que de quelques feux (moins de quarante habitants). En 1119, il fit l’objet d’un différend entre Bernard de Blanchefort et l’évêque d’Alet. En 1210, ce village est probablement moribond, sinon complètement déserté. Il n’en est même pas fait mention lors de la croisade contre les Albigeois. Les derniers survivants allèrent peupler le bourg de Coustaussa.
— Pech Auriol. traces d’un habitat qui subsista jusqu’au XIVe siècle. Son église est déclarée « sans aucun paroissien » en 1277.
■ SAINT-FERRIOL. Dans le triangle, avec Granès et Sainte-Eugénie, le Roc de la Dent était l’emplacement d’un gros fort autour duquel s’étaient regroupées plusieurs maisons.
— Au lieu dit Moucha (section B du cadastre), localité disparue dont il ne reste que quelques ruines à fleur de terre. L’église aurait encore existé à la fin du XIIIe siècle.
■ FA. Habitats au lieu dit Vieux-Sauzils
Saint-Just-et-le-Bézu. Fut un castrum. Promontoire fortifié à localiser.
■ FOURTOU. Quiet de Malet, motte castrale.
■ QUILLAN. Cassagnes, sur la rive droite de l’Aude. Réduit à un simple tènement à la fin du XIIe siècle.
— Saint-Guirque ou Saint-Guirc. Oppidum, entre la Devèze et le pic de Capio (Brénac). D’origine protohistorique, ce village perdure jusqu’au Xe siècle.
— Cancilla. Géographiquement, au Sud de la ville. Ancien fief des Aniort, il fait encore l’objet d’une transaction au début du XIIe siècle.
Références :
Dom De Vic et Vaissete, Histoire Générale de Languedoc, 1874-1892, t. V et VIII.
Louis Fédié, Le comté de Razès et le diocèse d’Alet, 1880
Chanoine Antoine Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l’Aude, 1912.
Christian Raynaud, « Villages disparus dans les Pyrénées audoises », in Annales du Midi, oct.-Déc. 1976, pp. 433-167.
Pierre Jarnac, « Les vraies découvertes faites à Rennes-le-Château », in Trésors de l’histoire n° 140 avril 1997, pp. 8-17.
Pierre Jarnac & Jean Ménard, Trésors cachés de l’Aude, 2000.
André Marcel, Quillan, capitale de la Haute Vallée de l’Aude, 2012, pp. 126-128.
Jean-Claude De Brou nous a communiqué :
A Blanchefort “” le village de Rena “” il reste encore quelques ruines.
Le hameau de “”lès Clapiès “” 70 habitants jusque dans les années 1940/50 – J’ai fait rasé le village car trop en mauvais état – C’était le hameau où j’habite le domaine de Blanchefort – Quand j’ai acheté il était déjà partiellement détruit , pillé.
D’après : http://www.pays-de-couiza.com/cassaign/cassaign.html?fbclid=IwAR2iUBO_W0Vf-tWW8NaQXFF317YiW-FS37vnYPWF3V04YD7xquB_INkrFNw
Ce Hameau fut habité jusque dans les années 1950, au début du siècle il y eu jusqu’à 70 habitants et une fête locale y était célébrée chaque année. En 1973 ce hameau devint la propriété ainsi que la plupart des terres de Blanchefort. De Jean-Claude De Brou et de Sylvie Clervoix qui en firent le Domaine de Blanchefort. Ce village a totalement disparu à ce jour le Centre Equestre étant une construction de 1980.
Le hameau des clapies fut partiellement pillé par une petite entreprise tenue par des marginaux qui sevissaient à Cassaignes fin des années 1970. Les materiaux volés servirent à restaurer des habitations sur la commune de Peyrolles