Peu connus, tels sont les Notes et Renseignements pour servir à l’histoire du Clergé de l’Aude pendant la Révolution. Cette contribution de l’abbé Edmond Baichère préfigure le travail plus volumineux que publiera, vingt-cinq ans plus tard, en 1939, le chanoine Antoine Sabarthès avec son Histoire du clergé de l’Aude de 1789 à 1803.
On y retrouve des noms connus ou moins connus de prêtres dont le sort fut scellé après la loi du 26 août 1792, pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile. J’en reprends les rubriques :
⇒ Jean-Baptiste BELLON, Curé, domicilié à Coustaussa, ne prêta pas serment à la constitution civile du Clergé. Il possédait dans le même village de Coustaussa, des biens qui furent transmis à ses héritiers, bien que cet ecclésiastique eut été considéré comme déporté (Etat des émigrés du canton d’Alet).
⇒ Antoine BIGOU, Curé de Rennes-le-Château, refusa de prêter le serment prescrit par la loi. Il possédait des biens à Quillan où il résida en dernier lieu. Absent depuis 1792, il fut considéré comme déporté en vertu de la loi du 26 août de la même année (District de Quillan, 20 floréal, an 6). NB : Début août 1792, quelques jours précédent son départ de Rennes-le-Château, il fut partie prenante avec ces hommes venus d’Alet pour y cacher le trésor de Mgr de Chantérac à l’extérieur du village. LIRE
⇒ Bernard CARLES, Curé de Montazels, possédait des biens à Quillan et résidait dans sa paroisse; il ne prêta pas le serment prescrit par la loi et fût considéré comme absent depuis 1792; il dut aussi déporté en vertu de la loi du 26 août 1792 (District de Quillan, 20 floréal, an 6). NB : Il fut l’instigateur de la construction du bassin (Griffoul), ornant la place de la mairie actuelle.
⇒ François-Pierre CAUNEILLE, Curé des Bains de Rennes, depuis le 27 juin 1780, refusa de prêter le serment civique ; il fut déporté en Espagne; à son retour de l’exil, il reprit le gouvernement de son ancienne paroisse des Bains, où il mourut en 1804 (Recherches historiques sur Alet, par l’abbé J. Lasserre). NB : Ses biens furent vendus au titre de la nationalisation des biens du Clergé le 29 avril 1794 > Détails
⇒ Jean-Baptiste FAURE, Curé du Clat, était domicilié sur sa paroisse en dernier lieu : il possédait des biens à Ginoles. Il ne prêta pas le serment civique et dut porté sur la liste des émigrés pour être absent depuis 1792 (Disctrict de Quillan, 20 floréal, an 6).
⇒ Honoré SABARTHÈS, Curé de Couiza où il possédait des biens meubles et faisait sa résidence, partit longtemps après la promulgation de la loi du 9 août 1792, puisqu’il prêta d’abord le serment civique, remplaça le Curé de Montazels, rétracta ensuite son serment et enfin se cacha ou se rendit en Espagne. Il fut inscrit sur la liste des déportés du canton de Quillan (Arch. dép. Aude, 16 messidor, an 6).
Ajoutons : ⇒ Arthur-Richard DILLON, archevêque de Narbonne, qui était domicilié à Narbonne, où il possédait des biens mobiliers qui furent vendus après son départ de France. On le porta sur la liste générale des émigrés ; il avait refusé de prêter le serment exigé par la loi (Administr. com. de Narbonne, 29 ventose, an 6). NB : A partir d’un document provenant des anciennes archives des Capitouls de Toulouse, des recherches ont été entreprises pour retrouver le trésor de prélat exilé à Londres, désigné comme enfoui dans l’ancienne maison forte de Pieusse.
⇒ Charles de La CROPTE de CHANTÉRAC, évêque d’Alet, refusa de prêter serment à la constitution civile du Clergé; il résidait dans cette ville jusqu’au 31 août 1792 et fut inscrit sur la liste des émigrés (Admin. du canton d’Alet, 16 messidor, an 6). NB : Son trésor a été retrouvé par l’abbé Saunière, vers 1897, lui permettant de réaliser les constructions qu’on lui connaît. Le trésor ne serait pas totalement épuisé. LIRE
Parue tout d’abord dans les Mémoires de la Société des Arts et Sciences de Carcassonne, année 1913, 2ème série, t. IX, cette étude a fait l’objet d’un tiré-à-part de 88 pages.
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