Dans son ouvrage intitulé Le secret de Nicolas Poussin (éd. Pégase, 2006), Daniel Dugès raconte dans quelles circonstances il visita l’église de Rennes-le-Château pour la première fois et sa surprise en y découvrant un diable soutenant le bénitier. Or, il souligne qu’il lui fallu lire sur un dépliant touristique qu’il s’agissait d’Asmodée pour identifier ce démon statufié. C’est tout le problème, que ce diable est ainsi nommé parce que ce nom a déjà été suggéré.
Cette désignation d’Asmodée, au sujet du diable de Rennes-le-Château, c’est, évidemment à Gérard de Sède qu’on la doit. Asmodée, c’est le diable boiteux, celui, selon la Bible et les commentaires hébraïques du Midrash, à qui Salomon a confié la garde de son trésor. Un jour, pourtant, Salomon n’est pas en mesure de lui montrer son sceau, qui sert de viatique pour accéder à la grotte fabuleuse. Cela vaut au roi biblique un camouflet ; le temps que Salomon retrouve sa bague, et Asmodée se voit chasser dans le désert, non sans avoir été proprement rossé, ce qui lui vaudra une claudication affligeante. Depuis les textes bibliques, effectivement, Asmodée est un diable «populaire ». Il l’est d’autant plus qu’il préside à la sexualité des hommes et intervient dans les affaires d’argent.
Il serait issu de l’union de Lilith et d’Adam. On sait que Lilith, s’étant révoltée de sa condition inférieure à celle d’Adam, Dieu l’aurait éloigné pour lui substituer Eve, plus soumise. Selon qu’il en soit question chez les Perses, les Chaldéens et les Hébreux, Asmodée est désigné de différentes façons : Asmoth, Aschmédaï, Asmoday, Asmodeus, Aesma, Asmodai, Asmodius, Asmosdaios, Hosmoday, Chashmodai, Azmonden. En fait, son patronyme viendrait de l’altération du nom persan Aëschma-daëva, que l’on peut traduire en hébreu par « celui qui fait périr ».
Dans l’Egypte ancienne, Asmodée avait l’apparence d’un serpent, capable de se séparer en morceaux et de se reconstituer instantanément. On est bien près de le considérer comme la créature qui aurait tenté Eve dans le jardin d’Eden, et que Dieu changea en serpent.
Plus tard, dans la Bible, il se signala dans le livre de Tobie par une virulence qui nécessitera l’intervention de l’archange Raphaël. Sara, fille de Ragouel, d’Ecbatane en Médie, se lamentait de conclure un mariage. Sept de ses prétendants avaient été assassinés par Asmodée. La jeune femme se désespérait de parvenir un jour à l’hymen, et songeait même à se suicider. Heureusement, en dernier recours, elle implora Dieu qui entendit sa prière et lui envoya Raphaël. Non seulement l’archange vint pour Sara, mais aussi pour Tobit, fils de Tobie, afin qu’il épousa Sara. Mais pour qu’Asmodée ne puisse de nouveau nuire, l’archange apprit aux futurs époux à se prémunir des attaques du démon. A la veille du mariage, en effet, Sara et Tobit brûlèrent un cœur et un foie de poisson, provoquant une odeur si insupportable qu’Asmodée en fut incommodé. Raphaël en profita pour se saisir de lui, l’enchaîner et l’abandonner dans le désert de la Haute-Egypte.
Ce ne fut, semble-t-il qu’un avatar dans son existence de « mauvais démon », selon l’expression de saint Prosper car, il semble bien que Dieu le réquisitionna peu après pour être l’un des anges exterminateurs qui sévirent lors des dix plaies infligées à l’Egypte incrédule.
Ce qui acheva de le hisser à la postérité, c’est le rôle qu’il joua auprès de Salomon, célèbre roi hébreux, connu pour sa sagesse et sa science quasi universelle. Salomon connaissait ainsi l’art d’invoquer les esprits et les génies pour les soumettre à son autorité. C’est ainsi qu’il s’attacha les services d’Asmodée. Mais celui-ci, dit-on, tenta de détrôner Salomon. Pour sa punition, le démon fut contraint de construire le Temple de Jérusalem, sans utiliser un seul instrument métallique, mais en se servant d’une étrange pierre qui permettait de trancher la roche comme un
« diamant coupe le verre ».
En fait, Salomon tenait sa puissance d’un anneau contenant un talisman. Cet anneau, dit-on, existe toujours; il serait dans le tombeau de Salomon. Mais cette sépulture est introuvable. En attendant cette découverte prodigieuse, on doit se contenter de substituts magiques; telles figures et formules dont l’invention est attribuée à Salomon. Ces beaux secrets se retrouveraient dans des ouvrages comme les Véritables Clavicules de Salomon, le Livre des trois figures des esprits, les Sceaux qui chassent les démons et un traité de nécromancie, dédié à son fils Roboan.
En complément de ce qui précède, on trouvera ci-après un panel d’interprétations sur Asmodée puisées dans différents ouvrages et quelques sites Internet dûment référencés.
♦ Démon biblique du Livre de Tobie (III: 8), il signifie «fureur de mort ». Son nom semble provenir de celui d’un démon persan. du nom d’Aeshrna-Deva, démon de la colère et de la furie. Mais il serait également issu de l’hébreu Shâmand, destructeur. C’est le Bras Vengeur de l’Eternel lorsqu’il s’abat sur les turpides humaines. Roi des démons, il commande soixante-douze légions (ou 40 selon d’autres sources). C’est le surintendant des maisons de jeu, le secrétaire de Sargatanas, mais il reste cependant soumis à Amaymôn.
Il ruine toute entreprise, cause de grands malheurs et provoque des accidents. On peut également le conjurer pour gagner au jeu, ou pour faire perdre celui qu’on envoûte en son nom. Dans un tout autre domaine, il aide aux études, enseigne avec bonheur les sciences, les arts et les techniques mécaniques; il excelle en astronomie et en mathématiques et révèle même les choses secrètes. Mais il inspire également la calomnie, l’erreur et la dissipation, ainsi que la paresse, et dès lors son aide aux études risque fort d’être de courte durée. De plus, il pousse à l’esclandre et au scandale. Enfin, Asmodée s’occupe de toutes les perversions sexuelles et suscite la corruption de l’âme et du corps.
Physiquement, il apparaît sous la formule d’un gros homme nu, à trois têtes, taureau à droite, bélier à gauche, homme couronné crachant du feu au centre; il a des pattes d’oie, et chevauche un dragon à ailes de chauve-souris. il surgit également sous l’apparence d’un homme vêtu de jaune, à la tête de bélier, aux pieds d’aigle, tenant une flèche dans la maison gauche. Ou encore sous la forme d’un serpent.
♦ Asmodée est conjuré principalement le jeudi car il fait partie des démons planétaires sataniques: ses heures d’invocation sont les suivantes: (heures diurnes : 1, 3, 5, 8, 10, 12 ; heures nocturnes: 3, 7, 10, 12). il nécessite comme offrande un morceau de pain qu’on trempera volontiers dans du sang si l’on veut attirer les Shedim, et cette offrande sera déposée dans le Triangle de la Manifestation. On brûlera un encens spécifique, composé, à parts égales de safran et de laurier. Ce démon se rit des Cercles de Protection. Il arrive souvent qu’Asmodée fasse tituber ceux qui l’invoquent, leur fasse perdre l’équilibre, afin qu’ils tombent hors du Cercle : c’est d’ailleurs sa technique favorite lorsqu’on ose un exorcisme contre lui car il veut posséder l’exorciste. On prétend qu’il déteste saint Jean l’Évangéliste et que rien qu’à la lecture de son Evangile, il peut rompre la possession. Ajoutons pour terminer que lors de la conjuration, le mage doit le nommer clairement, le plus souvent possible. (Nahema-Nephthys et Anubis, Le prince de ce monde. Précis de démonologie occidentale et dictionnaire des démons, éd. Savoir et être, Bruxelles, 1993, pp. 111-114).
♦ Redoutable démon, figuré par un être monstrueux à trois têtes (de taureau, d’homme couronné à l’haleine de fer, de bélier), aux pieds d’oie et à la queue de serpent. Salomon l’aurait vaincu. (Kurt Seligmann, Histoire des magies, éd. Planète, 1964, p. 236).
♦ Le nom Asmodée viendrait de l’altération du nom d’un esprit persan, Aëschma-daëva, qui pourrait aussi signifier en hébreu « celui qui fait périr », Traduit en latin par Asmodeus, sa signification est « le souffle
ardent de Dieu », Surintendant des Enfers et des maisons de jeu, il sème dissipation et terreur. On dit qu’il serait un des « 4 ou des 7 » rois de l’Enfer, avec Bael, Bélial, Byleth, Paymon, Purs an et Zapan.
Asmodée apprend aux hommes à se rendre invisibles, leur enseigne la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et les arts mécaniques. Il connaît les trésors cachés.
♦ La Bibliothèque Nationale de Paris conserve un document daté du 19 mai 1629 et signé par Asmodée, dans lequel le démon s’engage à quitter le corps de sœur Jeanne des Anges, religieuse au couvent de Loudun; dans le texte sont cités également les noms des démons Grésil, Amand, Léviathan, Béhémot et Béhérie. On sait que ce document est un faux, rédigé par une religieuse sur la suggestion du conseiller d’Etat intervenu dans cette affaire; grâce à ce document et à d’autres tout aussi contrefaits, celui-ci- réussit à envoyer au bûcher le prêtre libertin Urbain Grandier, qu’il détestait et dont Jeanne des Anges s’était éprise sans être payée de retour. Cette histoire compliquée a inspiré le roman d’A. Huxley, Les Diables de Loudun (1957), un film de K. Russel, Les Diables (1971) et une œuvre musicale de K. Penderecki, Les Diables de Loudun (1969). (Giordano Berri, Les Mondes de l’Au-delà, éd. Gründ, 1998, pp. 118-119).
♦ Plusieurs écrivains juifs font naître Asmodée de l’inceste de Tubal Caïn et de sa sœur Noëma. Cruel et débauché, il sème la dissipation et la terreur. Il est jaloux des jolies filles et s’efforce par tous les moyens d’empêcher leur mariage. Il fait tout son possible pour empêcher les couples d’avoir des relations sexuelles normales, mais encourage l’amour impur et les instants voluptueux.
♦ Nommé parfois Chammadaî ou Sydonaï, et soumis à la hiérarchie du roi Amoymon, il a une queue de serpent, des pieds d’oie, une haleine enflammée. Se montrant à cheval sur un dragon, il porte à la main un étendard et une lance. Lorsqu’on l’exorcise, il faut être ferme sur ses pieds et l’appeler par son nom. il donne des anneaux constellés ; il apprend aux hommes à se rendre invisibles et enseigne la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et les arts mécaniques. Il connaît aussi des des trésors qu’on peut le forcer à découvrir ; enfin, soixante-douze légions lui obéissent. ( (Encyclopédie du fantastique, texte: Shirley-Carol Landry, 10 http://mireldar.elven-book. com)
♦ Origine persane et hébraïque. Démon malfaisant, personnifiant l’amour impur et les instincts voluptueux. Dans l’Apocalypse de saint Jean et le Talmud, Asmodée apparaît sous la forme d’un diable boîteux. Il soulève le toit des maisons, perce le secret des hommes, brouille les ménages et fait avorter les femmes enceintes. ( )
♦ Surintendant des maisons de Jeux.Ressemble à un serpent possédant trois têtes : une de taureau, une d’homme, une de bélier et des pieds d’oie. Arts mécaniques, géométrie. Jacques Bernez, Sciences diaboliques: Lucifugé Rofocale, où il est question du diable et d’en faire sa connaissance, éd. J. Bersez, 1979, p. 41)
♦ Selon Alain Marillac, Asmodée, c’est le Baphomet, ainsi représenté à Chartres, mais aussi en la basilique de Saint-Denis, sous l’autel. Ce démon y figure veillant sur l’Arche d’Alliance, laquelle st posée sur un chariot. Asmodée est identifiable grâce à la chaîne qui le retient prisonnier. Cette sculpture indique que l’Arche est proche de l’antre du démon; mais, en même temps, dit bien qu’il fait l’affronter avant de “communiquer” avec Dieu et atteindre la connaissance. (Alain Marillac, le Baphomet, idéal templier, éd. Louise Courteau, 1988, p. 250).
Non trop compliqué page 157 un diable est à Alet
Il est Kera Satan image du déchirement moral une montagne qui regarde Rennes Les Bains
Page 157 de Boudet daï et able mais habioe