En juillet 1972, sous la signature conjointe de Gérard de Sède et Jean Pellet, paraît un article dans la revue Le Grand Albert, révélant, pour la première fois l’existence de ce qui sera convenu d’appeler le “tombeau d’Arques”. Dans le cours de l’article, nos deux compères citent un courrier, daté du 17 août 1656, dans lequel Louis Fouquet informe son frère Nicolas, le redoutable Surintendant des Finances, qu’à la suite d’une conversation avec le peintre Nicolas Poussin, celui-ci se proposait de l’intéresser à un projet secret et hautement rémunérateur, impossible à mener à bien sans sa participation. Cette missive est rédigée en termes si ambigus que la porte reste ouverte aux interprétations les plus hardies. Si l’on ne sait rien des suites que Nicolas Fouquet donna à la proposition du célèbre peintre français, divers auteurs ont, depuis, imaginé la réponse.
Pour bien comprendre la suite, rappelons ce qu’était ce “tombeau d’Arques”.
En fait, il s’agit d’un cénotaphe, dont la mise en place remonte à la fin des années 1920, mais qui rappelle étonnement ce monument funéraire que l’on voit en plan central d’une des plus célèbres toiles de Nicolas Poussin : les Bergers d’Arcadie.
A la fois, on sait quel triste destin fut celui de Nicolas Fouquet, gestionnaire du trésor de l’Etat, bientôt accusé par Louis XIV de profiter de ses fonctions pour s’enrichir personnellement.
Dans l’optique de notre affaire, les zones d’ombre de ce drame judiciaire ont permis à quelques commentateurs d’exprimer un point de vue différent, moins conventionnel. En fait, la fortune de Nicolas Fouquet ne viendrait pas de malversations ni d’un péculat effréné, mais bien de l’exploitation du trésor de Rennes-le-Château dont les arcanes lui auraient été révélées par Nicolas Poussin !
La preuve, c’est que Louis XIV en personne, longtemps impécunieux, décide la construction du château de Versailles dans le même temps qu’il obtient le cachot à vie pour son Surintendant déchu. Mieux, il récupère le tableau de Poussin, Les Bergers d’Arcadie, qu’il fait enfermer dans un cabinet particulier à l’abri des regards !
En soi, l’hypothèse “trésor” n’est pas sotte, sinon que l’on accorde crédit aux apparences et que l’on se fie un peu trop aux polémiques d’historiens au sujet de la capacité du Trésor royal de financer un château dont la construction s’étendra pratiquement jusqu’à la fin du règne de son concepteur.
En 1980, les éditions Fayard publie un livre sur Colbert. Son auteure, Inès Murat, a bénéficié d’archives inédites. Elle le doit à son ascendance avec la famille Colbert, étant elle-même issue de la lignée de la fille aînée du ministre de Louis XIV.
Cette documentation est longtemps restée inconnue, inaccessible aux historiens. Jusqu’alors conservée par Honoré de Lyunes, grand-père d’Inès Murat.
Or, cette manne s’articule autour de quelques grands thèmes du siècle de Louis XIV. Une volumineuse correspondance avec le roi, des rapports sur l’administration maritime, un dossier sur l’affaire des Poisons, mais encore : un épais dossier sur le procès de Nicolas Fouquet.
On sait, effectivement, que Colbert fut le principal instrument de la chute du Surintendant. Avec le roi, le ministre omniscient considérait Fouquet comme un homme du passé, qui était nuisible à la suprématie d’un Etat monarchique “moderne”.
Cette petite musique que Colbert serinait chaque jour était d’autant plus agréable à l’ouïe du roi que celui-ci n’avait pas oublié le rôle ambigu joué par Fouquet lors de la Fronde.
On peut supposer que la décision de déboulonner la statue du Surintendant n’a pas été prise sans réflexion. Indéniablement, Fouquet est un administrateur extrêmement efficace. Il réussit la plupart de ses missions diplomatiques de façon exemplaire. Il est vrai que l’homme dispose d’un réseau de personnalités, riches et influentes, à travers toute l’Europe.
Mais, peu à peu, Colbert décrypte certaines prises de position du personnage, interprète quelques-unes de ces interventions. Sans rien en paraître, Colbert fait des dossiers.
Fouquet, lui, ne se doute de rien. N’étant pas empêché, il persévère. Certes, le roi lui demande des comptes, l’interroge précisément sur des sujets techniques. Sans méfiance, Fouquet lui répond par des banalités ou lui remet des mémoires insuffisants; il ignore que Louis XIV a déjà les réponses aux questions qu’il pose !
Si ce n’était la concussion ou la corruption, le sort de Fouquet eut été sans doute différent. Après tout, Richelieu et Mazarin avaient pratiqué de même. La fortune de Colbert, elle-même, n’était pas exempte de suspicion. En effet, – et c’est là que les archives consultées par Inès Murat sont précieuses, c’est peut-être de TRAHISON qu’il faut parler.
Colbert voit anguille sous roche lorsqu’il apprend que Fouquet a remis au marquis de Créqui la somme de 200 000 livres pour acheter le généralat des Galères. C’est une façon de mettre la haute main sur la marine royale.
C’est le moment où le Surintendant entreprend de fortifier Belle-Ile pour son seul profit. Effectivement, Fouquet fait peser un black-out total sur ces aménagements extraordinaires. Les bateaux qui s’en approchent son arraisonnés ; quant aux ouvriers de ce gigantesque chantier, ils sont assignés sur place.
Au fur et à mesure des travaux de fortification, des canons sont disposés sur les remparts et une garnison prend place. Cette artillerie, désormais pléthorique – pas moins de quatre cents pièces de canon – , la poudre, les boulets, proviennent d’ateliers hollandais. Par discrétion, Fouquet n’achète pas français !
Que veut faire le Surintendant de cette place-forte ? En réalité, il veut s’octroyer, à son seul profit, le commerce avec les îles antillaises. Aussi bien à titre de fournisseurs qu’à celui d’exportateur. Il est probable que, le bénéfice aidant, il étendra son activité au reste de la mer des Caraïbes (dont Haïti), jusqu’à rivaliser avec les Espagnols.
Mais une telle hégémonie ne peut se concevoir sans une flotte adaptée. Déjà, lorsque Colbert découvre tous les aspects de cette entreprise, Belle-Ile n’abrite pas moins d’une dizaine de navires. A défaut d’être une île, Fouquet est un Etat. Impossible à concevoir pour l’Absolutisme de Louis XIV !
Colbert programme donc la mort “politique” du Surintendant. On sait la suite.
Fouquet commet l’erreur de vendre sa charge de procureur général ce qui l’expose désormais aux tracasseries juridiques du pouvoir royal. En aucun cas, la réception de Vaux-le-Vicomte n’a eu l’effet étriqué que l’on a prêté à Louis XIV. La décision de fomenter sa perte était déjà décidée depuis plusieurs mois.
Les papiers que cite Inès Murat prouvent la part prépondérante de Colbert dans cette affaire. La surprise de Fouquet sera totale lorsque d’Artagnan posera la main sur lui pour procéder à son arrestation.
Il est donc parfaitement hypothétique de supposer que Louis XIV a prémédité la chute de son Surintendant pour s’emparer du secret d’un trésor, – celui de Rennes-le-Château, en l’occurrence,- pour se substituer à lui dans son exploitation et ainsi satisfaire ses penchants exacerbés de bâtisseur.
Bonjour Michel,
A lecture de cet article, je confirme de nouveau que, contrairement à ce que tu as annoncé sur d’autres pages de ce site, tu n’as jamais lu le livre d’Herman Treil “CODE AA RENNES-LE-CHÂTEAU, L’ENIGME”. Ce n’est tout simplement pas possible car, dans ta manière de présenter les faits et évènements de ette époque, il y a vraiment trop de choses que tu ignores ou, qu’à l’évidence, que tu ne comprends pas !…
Bonjour,
Par courtoisie, j’ai validé votre post bien volontiers. Mais, je me réserve d’y répondre plus longuement dans les jours prochains. Cdt.
Pour lire ma réponse, suivre ce lien : http://tresor-rennes-le-chateau.net/code-aa-ou-ah-ah
Bonjour Michel,
Je suis naïvement ton actualité et j’active le lien que tu viens de mettre sur le Code AA ! C’est quoi cette pique malveillante et indirecte que tu me lances dans tes échanges avec Raymond ?
Au passage la lettre dont tu parles dans ta news présentement n’est pas du 17 août comme tu l’as écrit mais du 17 avril 1656 !
PM
Hello Patrick,
Je valide volontiers ton message. Les attaques perpétuelles, le plus souvent ad hominem, dont j’ai fais l’objet de la part de R.S. , l’ont presque toujours été pour donner lieu à nous opposer : toi l’excellent, moi l’incapable. Cela n’a jamais soulevé la moindre objection de ta part (sinon quelques réfutations verbales, prétextant sa liberté d’expression). Désormais, que tu l’as abandonné à ses délires, il m’en veut d’autant qu’il n’a plus ta caution (implicite). Je me doute que tu vas te récrier une nouvelle fois, mais si tu as des reproches à faire, c’est à lui qu’il faut s’adresser ; qu’il cesse son ton condescendant. Le fait que tu ne sois jamais intervenu auparavant est pour lui un blanc-seing.
J’ai noté ta remarque au sujet de la date 17 avril et non 17 août. Ok… Que celui qui ne s’est jamais trompé me lance son encrier…
Info. pour les Internautes.
Je n’ai aucun problème pour instaurer le dialogue. Mais je reçois un nouveau message de Raymond Sagarzazu. Son Post s’avère si méprisant, si impérieux, que j’ai préféré le supprimer. Comme par hasard, il vient s’inscrire à la suite de la réponse que j’ai faite à Patrick Mensior. Après cela, on prétendra que je me fais des idées, qu’il n’y a pas convergence… Je vais donc en rester là et clôturer définitivement ce débat.
Bonsoir Michel,
Permets-moi d’être surpris par ton attitude ! C’est un peu facile de me citer désagréablement alors que je suis parfaitement étranger au différend qui t’oppose à Hercule en insinuant et en supposant des connivences et quand je prends part au dialogue pour te répondre, tu décides arbitrairement de mettre fin à la discussion.
Autant je suis en grande partie d’accord avec ton analyse du Code AA, autant je m’insurge devant tes suppositions déplacées. Hercule est un électron libre et l’a toujours été.
D’un message tu prétends que je l’ai lâché au milieu du gué, et le suivant nous sommes soudain de connivence contre toi ! Je ne veux pas entrer dans une telle discussion et te demande simplement de supprimer le passage du message à Hercule où tu me cites nommément et qui m’a fait réagir. Le reste, ce sont vos oignons !
Merci d’avance.
Patrick
Bonjour, j’ai passé mon oral ce matin et je tenais à te remercier pour tout ce que tu as pu rédiger sur ton blog . En effet avec ta stratégie du lynx et ce commentaire j’ai pu brillamment m’en sortir ! Sans toi je n’aurais pas réussi autant , merci beaucoup !