Cet été, sur sa page web Fontfroide insolite, le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée a remis à l’honneur le souvenir du Père Jean (de son vrai nom Louis Léonard), mort à l’abbaye de Fontfroide, le 12 novembre 1895, “en odeur de sainteté et dont la béatification est à l’étude en cours de Rome. Laure d’Andoque, co-gérante de l’établissement monastique, a fait un long exposé sur la chapelle-caveau qui fut consacrée à cet ecclésiastique. On peut écouter cette intervention en ligne.
Ce rappel mémoriel n’est pas sans susciter le souvenir d’un “pataquès” qui avait signalé en 2005 par un chercheur bibliophile Morgan Roussel, au sujet d’une photo publiée par Henry Lincoln.
C’était dans son livre La clé du mystère de Rennes-le-Château, paru en 1998. Dans le cahier iconographique figurait une photo d’un religieux décédé, étendu sur son lit, les mains jointes. En légende, cette mention : Saunière-mort ?
Cette photo, Henry Lincoln l’avait reçu avec quelques autres où figurait l’abbé Saunière. Lors d’un de ses passages à Rennes, il montra ce cliché à Henri Buthion, lui demandant s’il voyait dans quelle pièce de la villa Béthanie cette vue pouvait correspondre. C’était d’autant étonnant qu’une mitre épiscopale était posée près du corps ! Bien sûr, aucun endroit de la villa (ni du presbytère) ne sembla correspondre à celle de l’image.
Finalement, ce cliché s’avéra être non pas l’abbé Saunière sur son lit de mort, mais le Père Jean disposé ainsi pour la veillée funèbre.
Une photo publiée dans un recueil paru peu après la mort du vieux cistercien : Le Père Jean, abbé de Fontfroide, éd. Privat, Toulouse, 1896, ne pouvait que convaincre les plus incrédules.
La reproduction publiée par Lincoln devait faire partie de ces portraits mortuaires qui furent commercialisés lors de la souscription ouverte pour la construction d’une chapelle édifiée sur le tombeau du Père Jean.